Yves-François Blanchet, le chef du Bloc Québécois, ainsi que Gabriel Ste-Marie, Nathalie Sinclair Desgagné et Jean- Denis Garon, les députés des circonscriptions de Joliette, de Terrebonne et de Mirabel dénoncent un budget qui entre en conflit avec les champs de compétence du Québec en plus de servir davantage les intérêts électoraux de Justin Trudeau que ceux des citoyens.
« C’est un budget sur le dos du Québec, une démonstration claire des dommages que le déséquilibre fiscal et le pouvoir de dépenser combinés peuvent faire contre la capacité des Québécois à gérer eux-mêmes leur propre société. Ce n’est pas un budget pour les Canadiens non plus, alors que l’immense majorité des sommes liées aux nouvelles annonces claironnées dans les médias sont ventilées après les prochaines élections. C’est un budget de promesses électorales qui ne sert que Justin Trudeau, son maintien au pouvoir immédiat par le NPD et ses visées électoralistes en 2025. L’exercice ne répond pas aux attentes du Bloc Québécois sur le soutien des aînés, le droit de retrait du Québec des ingérences, le logement, le remboursement de la facture pour les demandeurs d’asile et la fin du culte voué au pétrole : aucune n’a été respectée. Le Québec sera contre, donc le Bloc Québécois sera contre », a mentionné M. Blanchet dans un communiqué de presse.
Selon le parti bloquiste, le budget 2024 est truffé d’ingérences dans les champs de compétence du Québec qui entraîneront des conflits juridictionnelsà répétition en plus de causer le ralentissement de la prestation de services aux citoyens.
Le Bloc Québécois dénonce notamment l’imposition au Québec et aux municipalités de priorités fédérales en matière de logement, des conditions en infrastructures, et ce, sous menace de priver les provinces des fonds.
De plus, le parti politique s’oppose à l’imposition du financement d’une assurance médicaments fédérale et de soins dentaires ainsi que celle sur les conditions à Hydro-Québec afin d’obtenir d’un crédit d’impôt.
L’annonce d’un projet de loi sur des normes pancanadiennes de soins de longue durée est également un point de conflit.
« On jurerait un budget provincial. Or, pendant que les libéraux jouent aux apprentis-sorciers dans les champs de compétence du Québec, on est en droit de se demander qui s’occupe des domaines de juridiction fédérale comme la gestion des frontières, la hausse des pensions de vieillesse ou l’assurance-emploi, par exemple. À la lecture du budget, on n’a pas la réponse », a déploré Gabriel Ste-Marie, porte-parole du Bloc Québécois en matière de Finances.
Ensuite, le regroupement de dirigé par M. Blanchet écorche les libéraux sur le fait que la majorité des sommes promises dans le budget sont prévues pour 2026-2027 et les années suivantes, ce qui est bien au-delà de la date butoir pour les élections fédérales.
C’est le cas de 97% du 1,1 milliard consacré à accélérer la construction d’appartements ainsi que 91% du 1,5 milliard prévu dans le nouveau Fonds pour les infrastructures liées au logement.
Il en va de même pour 88% des sommes promises avec l’assurance médicaments ainsi que pour le soutien à la recherche.
L’avantage du Canada en intelligence artificielle est également impliqué dans ce problème, car 87,5% du montant alloué est prévu en dehors de la période entourant les prochaines élections fédérales.
De plus, des 73 milliards de dollars promis en réinvestissement dans la défense sur une période de 20 ans, moins de
deux sont attendus avant l’élection.
Finalement, le Bloc a conclu en mentionnant que le budget 2024 a marqué le moment où le gouvernement de Justin Trudeau a officialisé sa volonté de gouverner sans tenir compte des champs de compétence des provinces en plus d’imposer ses priorités.